Dîkhtionnaire Khômplet, Universel & Raisonné de l'Akhâdémie Khâgnale

Fait sous le haut patronage des souvenirs éminentissimes, grandissimes & avérés du Tribus Veterum

Afin que l'Humanité ait connaissance des plus hauts termes, lexiques & idiolectes de la langue khâgnale.

Préface où l'auteur s'excuse et bat sa coulpe devant l'inspecteur d'Akhâdémie, ce qui est pour lui l'occasion d'un dithyrambe en l'honneur des lois, et où une réflexion est menée sur l'essence marxiste-léniniste de la fonction publique, et d'autres choses, qui, si elles étaient résumées dans ce titre, occuperaient autant de place que la préface, ce qui est contraire à l'usage.

Vous trouverez ici, rédigée par une ékhîpe talentueuse de futurs fonctionnaires socialistes, l'évocation au dix-huitième degré des premiers jours de la vie de jeunes consciences qui s'éveillèrent au monde des Idées. Socialisme et marxisme orthodoxe étant les deux natures de la substance de la fonction publique, on verra ici un affrontement dialectique entre la vérité du matérialisme scientifique et l'obscure Khrâsse pré- et postkhâgnale. Inutile de préciser que tous les personnages de ce Dîkhtionnaire sont (hormis nostre Vara, Alma Mater, ora pro nobis peccatoribus...) imaginaires. Toute ressemblance avec des Puissances ayant existé serait une coïncidence involontaire et fortuite. De toute façon, les faits décrits sont si grotesques qu'ils serait malséant de vous assurer de leur caractère imaginaire.

Nomenclature raisonnée des termes étudiés

Avec système prompt en sorcellerie pour retrouver simplement et directement dans le Dîkhtionnaire lesdits termes & autres descriptions

  1. Agro
  2. Archifâkh
  3. Archikhûbe
  4. Bâdherne
  5. Bikhârré ou Bikhâ
  6. Bizûth ou Bizûthe
  7. Bizûthage
  8. Bzzutage
  9. Carmen Varæ
  10. La Commune
  11. Épice
  12. Goulag (Liste des pensionnaires)
  13. Histoire
  14. Histoire de la Khâgne
  15. Infra ou Infrâthe
  16. Kh^-
  17. Khâgnal
  1. Khâgne
  2. Khâgneuse
  3. Khârré
  4. Khôlle
  5. Khrâssage
  6. Khrâsse
  7. Khûbe
  8. Khômmissaire politique
  9. Légende
  10. Légende d'Aurélien Langlois
  11. Logique
  12. Logique de Port-Khâgnal
  13. Maistre ou Mestre
  14. Paillardissime Khûré ou Paillard
  15. Parti communiste
  16. PC
  17. La Plâkhe
  1. Prince Thâla
  2. Proviso(i)rement correct
  3. Pschûttage
  4. Pschutter ou Pschûtter
  5. Puissance
  6. Puissance Strâsse
  7. Rouge
  8. Social-fascisme
  9. Social-révolutionnaire
  10. Social-traîtrise
  11. Strâsse
  12. Taupe
  13. Taupin
  14. Transfâkh
  15. Trotzky
  16. Vara
  17. Véto
AGRO : n. m. ou f. parfois adj.
Étym. : De Classes Préparatoires d'Agronomie.
Déf. : 1. Classe préparatoire aux concours des écoles d'agronomie. 2. Élève de cette classe.
Encycl. : L'attention que les Khâgneux ont pu porter à ce genre de population, présente au sein du Lycée du Parc, est relativement restreinte il faut l'avouer : l'Agro est quelques chose de méconnu, même si son surnom pourrait faire accroire qu'il se promène affublé d'une salopette ou d'une fourche. La population est relativement discrète ; cependant, quelques Khâgneux ont souvenir d'avoir entr'aperçu des Agros en train de disséquer des grenouilles, des poissons et des rats (cela semble être leur principale occupation) dans des thurnes d'internat pour les afficher sur leurs portes en trophées. Une enquête sociologique est en cours pour étudier ce qui semble être un rite d'exhibition de trophées par émasculation symbolique (le trophée arboré étant une cervelle aux formes évocatrices) et passage de grades virils. La population est en effet plus masculine que féminine, et les plantes y sont parfois défraîchies.
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ARCHIFÂKH : n. m. (f. : ARCHIFÂKH ou ARCHIFÂKHE)
Étym. : Du grec Archi, que l'on joint à d'autres pour marquer la prééminence, la supériorité, et de fâkh, faculté ou université dans l'argot khâgnal. L'Archifâkh est dans l'esprit des Khâgneux placé au-dessus des personnes étudiant en fâkh, ce qui est une classification affective, et non d'essence.
Déf. : Khâgneux ayant rejoint l'Université au sortir de la Khâgne.
Encycl. : La substance de l'Archifâkh pose de nombreux problèmes aux théologiens ; le Khôncile de 2426 P.P.N. en est cependant venu à déterminer des différences de substance selon le nombre d'années accomplies au sein de l'Alma Mater, sans que cela ait des conséquences, tant dans un sens que dans l'autre, sur d'hypothétiques et improbables différences d'existence. Car l'Archifâkh est, en soi et pour soi (ou réciproquement). On pourrait considérer que l'être de son état khâgnal est inversement proportionnel au nombre d'années (c'est-à-dire s'il a quitté la Khâgne au bout d'un, deux, trois, quatre ans) du fait des différences de substances inhérentes aux états d'Hypokhâgneux, Khârré, Khûbe ou Bikhâ (la droite des existences de Platon les classant en ordre d'importance croissante), ce qui pourrait avoir une influence sur l'état post-khâgnal du fait de ces différences qui n'existent que durant le temps de la Khâgne. Cela est faux et mal pensé. Le seul fait d'avoir partagé ce qu'est la Khâgne fait de l'Archifâkh un être intégral, plein, monadal, quelle que soit l'année à laquelle il partit. Sa plénitude est absolue dans le souvenir du partage des livres de Vara. Il est la mémoire de la Khâgne, l'essence du souvenir, un musée et une bibliothèque d'Alexandrie à lui seul (« Un Archikhûbe qui meurt, c'est un monde qui disparaît »). Respect donc (surtout quand c'est un ancien membre de la Trilogie, où là alors il y a une différence consubstancielle — dans le souvenir de l'union intime avec Vara).
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ARCHIKHÛBE : n.m. ou n.f., rarement adj.
Étym. : : Du grec Archi, que l'on joint à d'autres pour marque la prééminence, la supériorité, et de Khûbe, Khâgneux accomplissant une seconde année de Khâgne ; étymologiquement, au-dessus du Khûbe, Archikhûbe pourrait donc s'appliquer aux Bikhâs — cependant, l'usage a fait qu'il désigne des personnes n'ayant plus l'existence de Khâgneux, mais la substance : le terme Archi renvoie donc à un au-delà de la Khâgne, et non à un en-dedans. Certains disent que ce mot vient de l'argot de l'École Normale Supérieure, désignant une personne qui a quitté l'Ékhôle.
Déf. : Khâgneux ayant intégré une École Normale Supérieure. (Il n'existe pas encore de terme officiel pour désigner les Khâgneux ayant intégré d'autres écoles.)
Encycl. : A réussi l'impossible, et fait d'impossible un mot français. À révérer, à aduler. Paye l'année suivant son intégration un écot à la Strâsse, ce qui le rend plus aimable encore. Membre perpétuel du Sacré Collège, l'Archikhûbe a atteint l'Empyrée des cieux de Vara dont parlent Pythagore et Dante ; il trône avec les Bienheureux et chante la grandeur de la Déesse : « 4 et autour du trône, des trônes, et sur les trônes, des Archikhûbes assis, vêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or. 5 Et du trône sortent des éclairs et des voix et des tonnerres ; et [il y a] sept lampes de feu, brûlant devant le trône, qui sont les sept Esprits de Dieu ; 6 et devant le trône, comme une mer de verre, semblable à du cristal ; et au milieu du trône et à l'entour du trône, quatre animaux pleins d'yeux devant et derrière. 7 Et le premier animal est semblable à un lion ; et le second animal, semblable à un veau ; et le troisième animal a la face comme d'un homme; et le quatrième animal est semblable à un aigle volant. 8 Et les quatre animaux, chacun d'eux ayant six ailes, sont, tout autour et au-dedans, pleins d'yeux ; et ils ne cessent de dire, jour et nuit : Saint, sainte, sainte, Vara, Toute-puissante, Celle qui était, et qui est, et qui vient. 9 Et quand les animaux rendront gloire et honneur et action de grâces à Celle qui est assis sur le trône, à Celle qui vit aux siècles des siècles, 10 les Archikhûbes tomberont [sur leurs faces] devant Celle qui est assise sur le trône, et se prosterneront devant Celle qui vit aux siècles des siècles ; et ils jetteront leurs couronnes devant le trône, disant : 11 Tu es digne, ô Vara notre Déesse, de recevoir la gloire, et l'honneur, et la puissance ; car c'est Toi qui as créé toutes choses, et c'est à cause de Ta volonté qu'elles étaient, et qu'elles furent créées. » (Jean, Apocalypse, 4, 4-11.)
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BÂDHERNE : n.m. se déclinant comme un n.f. Le seul de la Langue Française.
Étym. : Viendrait de l'ancien Baderne : « n. f. Terme de Marine. Grosse tresse à trois, quatre, et même cinq torons, qui sert principalement à garnir les endroits qu'on veut préserver du frottement ou de l'humidité » (Dictionnaire de l'Académie française), ou peut-être plus sûrement de Baderne : « n.f. Terme de l'argot militaire désignant les vieux sous-officiers n'ayant pu bénéficier de promotion et par conséquent confits dans leurs grades. » (Vague souvenir du Littré) ; cette dernière étymologie permettrait d'expliquer le fait que la Bâdherne est toujours — et doit être, pour le bien de la Khâgne et donc de l'univers — un Bikhâ ou un Khûbe ; Vara ayant estimé un de ces individus comme ne devant pas encore intégrer le Sacré Collège des Archikhûbes mais continuer en terres khâgnales pour régenter Ses troupes.
Déf. : : Très-Vieux et Très-Vénérable chef de la Khâgne ; amant de Vara.
Encycl. : 1. Définition Langlois (Concile de 2427) : 2. Définition Dauphant (Concile de 2428) : « Je sais ce que je vaux et crois ce qu'on m'en dit. » Corneille. Très-Vieille, Très-Vénérable, Très-Honorable, Très-Atroce et Très-Horrible Bâdherne : Seul mot masculin de la langue française à être féminin, la Bâdherne est au-dessus des paradoxes de votre logique petite-bourgeoise : Sa puissance Très-Vieille, Très-Vénérable, Très-Honorable, Très-Atroce et Très-Horrible Lui confère un khâractère barbu et sâkhré : antérieure à la Création, Elle sait tout, voit tout et entend toutes pensées, actions et paroles des Hypokhâgneux et surtout des Hypokhâgneuses qu'Elle peut recruter pour Ses travaux philologiques. Rechargeable et renouvelable par Elle seule, La Très-Atroce Bâdherne est Mestresse des horrificques supplices de l'Initiation, et, telle Hercule, Elle dékhrâsse les ékhûries des cerveaux lents. Elle parle par Dékhrêts illisibles et inspirés aux humains et attribue rékhômpenses ou châtiments. Amant de Vara, Son attribut divin est l'olivier, symbole de la sagesse et figure commémorative des dons faits par la Déesse à Sa bonne ville, quand naguère Elle en disputa la propriété à Posédaiôn aux bleus cheveux, et Son génie inhérent à Sa dignité trouve dans Leurs divins entretiens moult grain à moudre, et Dékhrêts de bon plaisir démokhrâtique. Pschuttez, Khâgneux, nostre saint protecteur, inkhârnation du savoir de la force, du courage, de la magnanimité et du marxisme-léninisme !
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BIKHÂRRE, ou BIKHÂ :
Élève effectuant une troisième année de Khâgne. Toujours très vénérable. Le verbe Bikhâter existe.
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BIZÛTH, -E :
Pré-hypokhâgneux.
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BIZÛTHÂGE :
Cérémonie d'initiation, de transmission de traditions et de valeurs, et d'intégration, respectant un rituel centenaire ; aujourd'hui supprimée.
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BZZUTAGE :
Ancienne forme du Khrâssage.
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CARMEN VARAE :
Hymne de la Khâgne.
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COMMUNE (LA) : n.f.
Toute personne qui niera les 100 000 assassinats et non pas 20 000, notion bourgeoise d'arithmétique, sera condamnée à entendre 777 fois Le temps des cerises par Montand. Pour éviter ce supplice, apprenez les chants martiaux de la Khômmune Insurrectionnelle du Peuple Parisien.
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ÉPICE :
1. Prépa aux écoles de commerce. 2. Élève de cette classe.
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GOULAG (LISTE DES PENSIONNAIRES DU GOULAG) : n.m.
Administration instaurée par le Génial Continuateur de Marx, d'Engels et de Lénine, dont le but est d'assurer le repos des khâmarades ayant donné leur corps et leur âme au Parti, et qui en sont récompensés. Vous voulez connaître les pensionnaires ? Vous ne savez donc pas que le Goulag est une paisible administration de gestion de khôlonies de vacances, un centre de réinsertion dans la vie active pour déviationnistes ? Allez-y, vous verrez.
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HISTOIRE : n.f. (latin historia ; du grec istoria, "science").
1. - Discipline olympique. Elle se subdivise en trois épreuves : soulevé de polykhôpes ; course de vitesse dans la lecture des Cursus et alii ; escalade d'échelle chronologique sommaire. 2. - Seule source de joie, d'extase et d'orgasme de tout Khâgneux qui se respecte. 3. - Histoire de la Khâgne : À Lyon, la classe de Khâgne — on l'appelait alors Rhétorique Supérieure - fut fondée à la rentrée de 1901 par arrêté ministériel du 22 juillet 1901 et confiée aux soins d'Édouard Herriot, professeur de Rhétorique au Lycée Ampère, futur maire de Lyon et Président du Conseil puis de la Chambre. C'était la première Khâgne créée en France en-dehors de Paris. À l'automne 1916, la Khâgne s'installe dans le tout nouveau Lycée du Parc, dans une salle donnant sur la rue Tronchet où elle demeure pendant de nombreuses années. Il faut attende la rentrée de 1928 pour que soit crée une classe d'Hypokhâgne, désormais séparée de la classe de Khâgne. Dans les années 1930, la Khâgne lyonnaise est, de très loin, la première Khâgne de province ; la seule capable rivaliser, au Khônkhôurs, avec celles des Lycées Louis-le-Grand et Henri-IV à Paris. Lors du Khônkhôurs de l'année 1930, justement, sur trente-deux admis, les seuls Khâgneux de province qui sont reçus sont des lyonnais : ils sont huit, dont les trois premiers ! C'est alors que se succèdent des Mestres aussi éminents qu'Henri Guillemin, Vladimir Jankélévitch ou encore Jean Guitton qui remarque plus particulièrement parmi ses élèves Louis Althusser, qu'on ne présente plus, et Georges Pâques, prince Thala, qui intégra l'École pour participer ensuite à la fondation de l'OTAN et aux activités de son secrétariat général - et qui sera arrêté le 3 avril 1963 dans un square parisien, comme espion du KGB : la renommée politique de la Khâgne n'était plus à faire... On ne parlera pas de Jacques Soustelle, mais on rappelera aux esprits émus les noms de Georges Cogniot et Jean Bruhat. D'autres Mestres non moins éminents officient aussi : Mestres Delafarge (1919-1928), Cart et Canet (1927-1930) en Français et langues classiques, Mestre Heinrich en Histoire de 1919 à 1930, Mestre Lachièze-Rey de 1919 à 1930 en Philosophie. Quelques années avant la guerre de 1939-1945 s'installe une équipe de professeurs qui, pendant près de trente ans, a considérablement contribué au rayonnement de cette Khâgne et à l'affirmation de son véritable particularisme en regard des préparations parisiennes. Citons ici quelques noms : Jean Pillard, Mestre de Latin de 1936 à 1972 ; Joseph Hours, Mestre d'Histoire de 1936 à 1961 ; Victor-Henri Debidour, Mestre de Français et de Grec de 1936 à 1970 ; Jean Lacroix, Mestre de Philosophie de 1937 à 1968. Sous l'Occupation, Joseph Hours et un de ses élèves, Gilbert Dru, avec l'aide d'un père du scolasticat jésuite de Lyon, éditent clandestinement de 1940 à 1944 vingt-quatre numéros des Cahiers du Témoignage Chrétien, fondement d'un réseau de Résistance plus qu'actif qui permit la cohésion des divers mouvements de résistance de Zone Sud. Gilbert Dru fut arrêté par la Gestapo, torturé et exécuté sans avoir parlé. La Khâgne par la suite s'agrandit, avec la création de l'Hypokhâgne B/L en 1982, puis de la Khâgne B/L l'année suivante — la jeune HK avait juste quinze membres à ses débuts... — , puis avec le déménagement de la Khâgne Fontenay-Saint-Cloud, qui quitte ses locaux du Lycée de la Martinière-Terreaux pour s'installer avec Mestres et bagages dans la cour nord du Lycée. Cependant, la Khâgne, qui n'aime rien d'autre que les traditions varaesquement admissibles et démontrées, vit les numéros de ses salles changer, du F11 au 724, selon un principe trigonométrique qui prenait pour point de départ de la dénomination des bâtiments la pierre de fondation du Lycée, et le rez-de-chaussée pour le premier étage en le dénommant " 1 ", ce qu'elle a toujours eu du mal à comprendre et appliquer...
Depuis ces temps anciens que certains qualifient désormais volontiers d'héroïques, la Khâgne lyonnaise n'a cessé, année après année, non seulement par ses traditions, son esprit et les relations de profonde amitié qui se nouent entre ses membres, mais aussi par son enseignement, ses résultats et la réussite de ses anciens élèves, de proclamer haut et fort sa spécificité vis-à-vis des autres classes préparatoires littéraires françaises... Qu'il nous soit encore longtemps permis de dire, parodiant Édouard Herriot : « Puisse la Khâgne conserver son caractère propre et demeurer ce qu'elle doit être : un des rares endroits de France où l'on ait l'occasion de se montrer intelligent ! »
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INFRA, -ÂTHE :
Élève de lycée, par opposition à prépa.
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KH^- :
Graphie caractéristique de l'orthographe khâgnale.
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KHÂGNAL :
Propre à la Khâgne ou caractéristique de celle-ci. Masc. pl. -als ou -aux.
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KHÂGNE, étymologie : n.f. d'abord caingne (vers 1180-1200), puis caigne (début XIII°) et cagne, est emprunté à l'ancien provençal canha, "chienne", attesté par la figure puta canha "de mauvaise race" (1213) et maintenu dans les dialectes du midi de la France au sens de "chienne". Canha est issu du latin populaire °cani, dominant dans l'Italie du nordet en provençal, formé sur canis (>chien). L'hypothèse d'une étymologie italienne cagna "chienne" (vers 1300/1310) est moins satisfaisante étant donnée l'ancienneté du français. Le mot a d'abord été employé dans l'expression péjorative "de mauvaise race" et dans faire laide cagne "faire mauvaise mine" (début XIII°). Ce mot s'emploie seul au figuré de "femme de mauvaise vie" (1456), également comme terme d'injure (1456-1467) avant de désigner une chienne de mauvaise race (1584). Ces emplois, répandus dans toute la France, ont disparu et le mot n'est plus en usage qu'en français régional d'Occitanie où, par l'intermédiaire du sens de "personne paresseuse" (comme une chienne) (1866), il a pris le sens de "paresse" notamment dans l'expression avoir la cagne.
Cagneux, euse puis Khâgneux, euse, adj. et n. qui est resté dans l'usage général moderne, est la réfection de coigneux (1606), caigneux (1614), et dérivé de cagne "chienne", peut-être par allusion à la forme des pattes antérieures de l'animal. L'hypothèse d'un emprunt au provençal cagnous est douteuse car ce mot n'est pas attesté en ancien provençal. L'appellation des classes supérieures de Lettres est attestée dès leur création (1880) ; mais elle semble plus ancienne : ainsi on dit que Napoléon, passant en revue les rangs des élèves des grandes écoles nationales, après s'être extasié sur les polytechniciens, militaires qui pour réussir avaient dû suivre une préparation physique, s'arrêta devant les normaliens pour dire d'un ton méprisant mais qui fit leur gloire : « on ne pourra rien en faire, ils ne peuvent pas se battre : ils ont les genoux cagneux ! ». Bien lui en pris : les élèves de l'École n'eurent pas à répandre leur sang sur toutes les routes d'Europe. D'autres origines sont avancées, liées à l'étymologie du mot : dérivation ironique de cagne, "paresse" — il suffit de constater la somme ridicule de travail que les Khâgneux ont à abattre — ou encore pure cruauté de Taupins avec caigne "chienne", liée à l'affection qu'ils nous portent. Par dérivation, le mot a produit Cagne, Khâgne, n.f. qui désigne la classe (1905), et, avec le préfixe hypo-*, Hypokhâgneux et Hypokhâgne (1890),concernant la première année de cette préparation. La graphie Khâgneux, doté d'une initiale hellénistique mais tout à fait varaesque, tend à l'emporter depuis 1916. Enfin, l'étymologie pèse encore de tout son poids dans la mystique du Khâgneux : les Taupins rêvent de Khâgneuses qui seraient de "vraies chiennes", à la cuisse légère, tandis que le Khâgneux, non-sportif, malingre et scrofuleux, serait homosexuel par essence...
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KHÂGNEUSE, n .f. ou adj. :
Désigne les personnes du sexe fréquentant les classes de première supérieure et de rhétorique supérieure. On en vient à se demander si l'appellation globale de Khâgneux, encore favorisée par la langue française qui donne un primat du masculin sur le féminin, ne va pas bientôt disparaître au profit de « les Khâgneuses », ces classes étant de plus en plus occupées par la gent féminine, ce qui n'importe pas, du fait de la loi sur la parité, pour les résultats du Khônkhôurs, où en général autant de jeunes gens que de jeunes filles intègrent. C'est en 1927 que trois Khâgneuses sont reçues pour la première fois au Khônkhôurs littéraire de l'École, dont Suzanne Molino (Lycée du Parc), classée 17°, suite au décret de mars 1924 — auparavant, les jeunes filles qui se présentaient à l'École, qu'elles réussissent ou non, étaient rétrogradées dans le classement et n'obtenaient qu'une bourse de licence. Dans l'atmosphère plutôt confinée des Khâgnes, l'arrivée des jeunes filles — que les professeurs plaçaient d'autorité au premier rang — ne fut pas toujours sereine. Trouble qu'un khâgneux lyonnais de la fin des années 1920 évoque : « ... Oui, il y avait deux jeunes filles dans notre classe. L'usage régnant était de les traiter en camarades, c'est à dire de n'user avec elles d'aucune galanterie, d'aucun ton badin ou galant. Comme la camaraderie pour des garçons si jeunes et si violemment émus par la présence d'une jeune femme n'est pas facile non plus en présence de tant de témoins, je crois que nous les ignorions la plupart du temps ou que nous les traitions avec froideur, une froideur qui devait confiner à la rudesse... La règle à peu près respectée était de ne jamais leur adresser la parole en classe, et presque jamais à l'extérieur. pourtant l'une d'entre elles était très avenante. Il est vrai qu'elles dissimulaient constamment leurs vêtements et leur silhouette sous une grosse blouse de coton beige... Ces jeunes filles ne faisaient aucune avance à personne d'entre nous. Je conserve le souvenir de personnes extrêmement sérieuses, sans poudre ni fard, ni coiffure savante, uniquement préoccupées de travailler et visiblement (dans mon souvenir) absolument ignorantes de l'art de plaire, du reste absolument étrangères à toute ambition de cette nature. La moindre élève de 4° fait plus maintenant pour attirer les regards que ces jeunes filles de 1912-1930, qui avaient dix-neuf à vingt ans et touchaient à l'apogée de leurs charmes. »
Malgré leur discrétion, certaines de ces jeunes filles ont suscité des passions violentes. Plusieurs des correspondants de l'enquête de Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle, Khâgneux et Normaliens dans l'entre-deux guerres, Fayard, 1988, que cet article pille allègrement, suggèrent que nombre de vocations poétiques — la plupart du temps sans lendemain — naissaient du contact avec ces khâgneuses, à qui l'on concédait un simple « mademoiselle » distant, mais pour qui l'on composait de longs et confidentiels dithyrambes enflammés. Cette exaltation, du reste, n'alla pas sans drames. Témoin cette anecdote que rapporte les même khâgneux lyonnais : « Une histoire : un d'entre nous alla faire sa deuxième année de cagne à Paris ; Là, il tomba amoureux d'une fille de sa classe... Elle l'éconduisit, comment je n'en sais rien. Deux jours durant, il ne lut plus que l'Ecclésiaste. Le troisième, il disparut. Il fut retrouvé noyé en Seine. Cette histoire nous a beaucoup émus. Ce garçon était loin d'être fou et déséquilibré. Il avait toutes les chances d'entrer à l'École... »
Plus représentatif, sans doute, car directement contemporain, est le souvenir que garde de sa Khâgne peu de temps après en être sorti un jeune étudiant des années 1930 ; ce souvenir ne prêche pas non plus en faveur d'une vision idyllique de la place des jeunes filles dans les Khâgnes de cette époque : « Vous n'avez pas effleuré, mon cher camarade, et je le regrette, un des problèmes capitaux qui se posent en khâgne : celui de l'étudiante. Dans le lycée très illustre où j'étais khâgneux, il y avait quelques khâgneuses ; de certaines nous ne parlerons pas par courtoisie. D'autres, gracieuses, ou même jolies, créaient une agitation passionnelle extraordinaire, sans parfois même le prévoir. Dans ce milieu artificiel d'intellectuels fanatiques, elles provoquaient des amours délirantes, cachées souvent sous les apparences d'un hautain mépris ; elles allumaient des haines farouches qui ne reculaient pas devant la lettre anonyme. Si, par hasard, un candidat, plus hardi que les autres, était agréé, les indifférents eux-mêmes se prenaient à le haïr. Et l'hostilité qu'on lui vouait s'étendait du même coup à la jeune fille et aux amis du vainqueur. Si, pour son malheur, celui-ci occupait quelque rang officile dans le "bural", on tâchait à l'abattre par tous les moyens ; et, préface d'une charmante humanité que nous ne faisions alors que deviner, se dressaient contre lui la coalition de toutes les haines imbéciles, de toutes les sales jalousies auxquelles se joignaient les adversaires politiques et les virtuoses de l'intrigue. » Heureusement, de notre temps, on sait être plus raisonnable, et l'on ne tombe plus en amour.
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KHÂRRÉ :
Élève effectuant une première khâgne, i.e. s'apprêtant à passer le Khônkhours pour la première fois.
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KHÔLLE :
Interrogation orale.
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KHRÂSSAGE :
Manifestation de mépris ou d'hostilité envers quelqu'un ou quelque chose ; commun aux différentes prépas, le khrâssage a supplanté en Khâgne le Bzzutage. Inverse du Pshûttage.
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KHRÂSSE (adj. et subst. f.) :
Tout ce qui n'est pas khâgnal, voire anti-khâgnal.
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KHÛBE :
Élève effectuant une deuxième khâgne. Devenir khûbe s'appelle khûber.
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KHÔMMISSAIRE POLITIQUE :
Gardien de l'Idéologie khâgnale.
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LÉGENDE : n.f. (latin médiéval legenda "ce qu'il faut lire").
1. - Au Moyen-Age, vie de saint et/ou d'archikhûbe: La légende d'Aurélien Langlois. 2. - Récit comportant un fondement historique et scientifique avéré indubitablement, que l'on raconte à la jeunesse et à la vieillesse pour lui servir d'exemple ; concerne essentiellement les Héros du Travail ou de l'U.R.S.S. 3. - La légende rouge (donc vraie) du Grand Khâmarade Aurélien Langlois, Khômmissaire politikhe 2426-2427 P.P.N. et vénérable Archikhûbe. C'est dans un pauvre kolkhoze de Sibérie que naquit le Khâmarade Aurélien (pschûttez Aragon !), fils d'humbles prolétaires. Nourri à la malle de Marx, il a aussi sucé le sein varaesque, digne enfant des Soviets et des Muses. À trois ans, il dénonçait son premier social-traître au Khômmissaire du Peuple. À quatre ans, c'était sa mère que son œil sagace découvrait complice objectif du Khâpital. Un an plus tard — la barbiche réglementaire couvrait déjà son mâle menton — déjà tchékiste, c'est tout un réseau de saboteurs de Gaffiot, ennemis du Peuple qui tombaient sous les coups de son pistolet à bouchon. Et déjà il dépassait Stakhanov pour l'extraction du charbon et écrasait Krasucki pour l'ingestion de vodka. Douze fois meilleur ouvrier soviétique, 43 fois prix Lénine, 653.2 fois héros de l'U.R.S.S. il devint comme un nouveau Louis Althusser, Khômmissaire Politikhe de la Khâgne. Parlant russe, biélorusse, grec, bulgare, ukrainien, latin, polonais, cubain et comprenant même les discours de Marchais, il intègre en éblouissant les Khâmarades jurés par son matérialisme scientifique digne du plus génial nourrisson de la Géorgie. Parvenu à la gloire suprême, c'est sous la virile apparence d'un Faune qu'il est apparu aux yeux des futurs Hypokhâgneux, pour les dékhrâsser par sa puissante verve léniniste et la dialectique de son slip bleu Prisunic.
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LOGIQUE : n.f. ou adj. (latin logica ; du grec logikh [tecnh] "art du logos, de la raison.")
1. - Science et art du raisonnement, chose fort utile, paraît-il, lorsque l'on doit plancher sur un sujet de khôlle ; on ne sait trop ce que c'est. Partie de la philosophie qui étudie les procédés d'énonciation et de démonstration des propositions, indépendamment de leur valeur, selon certains auteurs, en relation avec celle-ci selon d'autres. Par ext., ce qui fait la vérité inhérente et indubitable de la dialectique badhernale et de ses dékhrêts : ce qu'énoncent les dékhrêts est pure logique, et l'intellect doit le comprendre, que dis-je, l'apprendre comme tel, c'est-à-dire comme dogme et vérité de la foi khâgnale. 2. - Mathématiques : on ne sait ce que c'est. Toute mathématique est a-logique, la découverte d'un résultat d'exercice n'est possible que par pure triche, intercession varaesque ou complicité avec des Taupins ; à bannir donc. Exemples : Les B/L sont courageux : ils font de la logique et tentent de comprendre logiquement une arithmétique illogique. Les notes octroyées par les Mestres ne sont pas souvent logiques.
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LOGIQUE DE PORT-KHÂGNAL, Summa theologica de natura badhernae Deaeque : In principio erat Vara, et spiritus Varae super aquas natabat. Vara dont le principe hyperphysique régit la terre matérielle, les cieux spirituels et l'Empyrée ulmien se compose apodictiquement, telle que l'intuition adventice peut la concevoir à travers les apories de son entendement entravé par la finitude existentielle, de deux hypostases archiques et, sans évoquer sa substance indivise, noumène impénétrable aux cerveaux des mortels, d'une autre hypostase (hypostase ancillaro-sacerdotale, ou pénultième), seconde et inférieure. DE HYPOSTASIS VARAE. De primo : Que Vara, chouette et fille de la Chouette, est Chouette en soi et pour soi. Les hérétiques koulaks vieux-croyants grands-russiens affirment sans raison que Vara est le corps matériel d'un hiboux. Erreur ! Sacrilège ! Blasphème talpino-morphique ! Vara possède l'hypostase d'une chouette spirituelle, et non d'un hiboux, petit-dûkh, moyen-dûkh, grand-dûkh (khrâssèze l'aristocratie !), voire même d'un archi-dûkh génétiquement modifié. Vara, déesse mère et vierge, a l'apparence ectoplasmique d'une chouette hulotte mais ne doit pas être confondue avec Athéna, qui possède la même ectoplasmomorphie phénoménologique mais dont la substance ousienne est transcendentalement distincte. De secundo : Que Vara, dialectiquement autarcique, est également essence de la Badherne en tant que la badherne l'incarne temporellement et qu'elle participe de son être-au-parc. Les fonctionnalistes attribuent à la Badherne la réification d'une Icône varaesque épistémologiquement gnomique. Mais l'orthodoxie khâgnale nuance ces propos, fruits d'une jeunesse exubérante, en analysant la Badherne comme une essence participante de la fonction archique du téléocratisme ousiaque de Vara. De tertio : Que Vara participe par son essence tierce et axiologiquement inférieure aux deux autres (la deuxième étant seulement assertoriquement inférieure à la première) à la substance de la Khâgne. Vara se transsubstantialise en le corps de la Khâgne, par la participation en chaque Khâgneux individu. L'organon khâgnal se régit donc évidemment comme un phénomène de l'Idée Varaesque. Ergo : Le Khûbe participe apodictiquement au corps spirituel de la Substance de Vara, en tant que composé éminent de la Khâgne et par cela imitation de l'essence théique. Le Khârré, imitation du Khûbe, lui-même icône varaesque, se rapproche de l'Icône mais lui est de beaucoup inférieur (Phédon, 64b). L'Hypohâgneux, enfin, aspirant à l'icônation, voire à l'Icônitude, mais ne participant pas directement, vu sa jeunesse, de l'être-au-Parc qu'en tant que représentation d'un Khârré, ne sent donc que des faibles réalités inférieures, existant peu, par la chair et à peine par l'Esprit, dont il n'est qu'une copie dérivée au quatrième degré, donc d'une essence dualement doulique et varaesque. Ceci si l'on rejette — et il le faut, vous en convenez — l'hérésie trop répandue hélas, bassemenent et — disons le mot — khrâssement aristotélicienne et matérialiste, d'une Khâgne inexistentielle et empiriquement fondée sur l'universalisation des individus khâgneux. Soit une vision suspecte de libéralisme yankee, d'individualisme reagano-trotzkiste voire madelino-centriste, ou pire encore trotzko-centriste, ou, abomination suprême, trotzko-reagano-thatchérienne. De quoi mériter des siècles de Goulag théologique ! En fait, la Khâgne préexiste à tout individu varaesque ; car sa substance est une monade (éternelle intrinsèquement) et parce que son Inkhârnation est Mestre Évieux. De plus, la Badherne domine a priori la Khâgne, en tant qu'elle est concept transcendental. Si donc elle était simple intuition sensible (donc hypothétique), la Badherne ne pourrait être essence d'un paraclet de savoirs ineffables, d'un noumène ousiaque par son icônologie mimétique. Donc, fermez vos gueules ! Ergo : De natura khrâssis hostibus Khâgnae Deaeque, et exterminatione taupinum Spiceorumque. Or il appert des axiomes précédents : i) Que l'Esprit Transsubstantiel et Cybernète universel ne peut provenir que de Vara, intelligence suprême et parfaite, Esprit en soi, par soi et pour soi, Mestresse de toute puissance et de grande sapience, création et volonté. ii) Que seuls les éons varaesques procèdent de sa lumineuse vie et puisent en son sein intellectuel toute potentialité réflexive et cognitive. iii) Que par conséquent les substances extrasubstantielles ne peuvent exister que sous forme contingente et larvaire. Objection scholastique : Majeure : Toute intelligence hypothético-déductive suppose le souffle de l'Esprit créateur, en tant que source essentielle de la logique (Thomas d'Aquin, Summa, XIV, III, 1, b, Quod ventum in eoliennibus movet). Mineure: Le cerveau taupinesque, malgré son matérialisme affligeant asticoïdal et atavique, se présente a priori capable d'intuition rationnellement fondée sur la logique mathématique primaire (par exemple, 1+1=2). Ergo : soit les Taupins procèdent de Vara, ce qui est éthiquement insoutenable ; soit les Taupins possèdent une forme d'intelligence extra-varaesque, qui par conséquent existe pleinement, encore que par un mode catacombesque digne des coquilles Saint-Jacques. Réponse fulgurante et tout aussi scholastique : Majeure : Le vrai et la clarté se transmettent de sources supérieures à réceptacles inférieurs, comme l'eau spirituelle dans les gouttières des cieux intellectuels (cf. Lamartine, 7ième Nouvelle Méditation Religieuse, CLXXV, 84, vers 124). Mineure : Comme l'eau spirituelle se répand en boue spirituello-matérielle sur le sol, le vrai se répand dans le faux, et l'Être participe avec le non-être dans les existences inférieures, malgré la Volonté du Vrai en Soi, tant est grande la Puissance de la Création Varaesque. Ergo : Les Taupins sont une espèce de crustacés pauvre en esprit, qui vit des résidus de l'Esprit post-varaesque, dans un état de dénûment intellectuel voisinant leur quotient spirituel, mais ils existent en tant que choses pensantes. Comme les Khâgneux sont les Icônes de Vara, les Taupins en sont les Idoles, représentations affaiblies à tel point qu'elles en sont faussées, déformées, caricaturales et mensongères, constituant donc une collection de croque-mitaines pseudo-rationnels, antiphilosophiques, archimatériels, et que dans le salut de la Vérité, de l'art et du Centralisme soviétique il est nécessaire d'en purger le ciel des Idées et la terre des mimésis. Le massacre cathartique revient donc à assurer la victoire finale de l'Être sur le non-Être, qui masque son chaos sous l'imposture de la science. Cette extermination épistémologique est donc le paradigme d'une réflexion analytique saine et sincère, comme l'exprime cet axiome d'Euclide : eia ! eia !eia ! pereant barbari administratioque !
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MAISTRE ou MESTRE :
Professeur (d'une de nos khlâsses, bien sûr).
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PAILLARDISSIME KHÛRÉ ou PAILLARD :
Troisième membre de la Trilogie. Chef du Choeur khâgnal.
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PARTI COMMUNISTE : n.pr.
La meilleure des institutions, la sauvegarde du marxisme-léninisme. Lieu de la meilleure des démocraties ; par extension, lieu où le Secrétaire Général détient toute la vérité. On ne quitte jamais le P.C., on en est exclu. Fait frémir les bourgeois ; gloser sur le rôle de la barbe. À l'extrême-droite des positions politiques et véridiques de la Khâgne. Les salauds qui iront répéter que le P.C. est fini... eh bien, ce n'est pas parce que c'est vrai qu'il faut le dire, bordel !
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P.C. : n.pr. ou adj.
Voir 1/ Parti Communiste ; 2/ Proviso(i)rement correct.
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PLÂKHE (LA) :
n.pr. concernant la Plaque dédicatoire de marbre qui fut apposée en 1978 par la Khâgne dans la Cour d'Honneur du palais du Pârkh lors du cinquantenaire de l'Hypokhâgne. Sa transcription est la suivante :
KHAGNA
IN HONOREM KHAGNAE LVGDVNENSIS
QVAE CONDITA EST AD SPEM
DIVTVRNITATIS ET GLORIAE
ANNO MILLESIMO NONGENTESSIMO VICESIMO OCTAVO POST CHRISTVM
SVB VARA DEDICAVIT
[ANNO] MILLESIMO NONGENTESIMO SEPTVAGESIMO NONO
ANTE DIEM QVARTVM DECIMVM KALENDAS MARTIAS A. MARECHAL PROVISORE

Jean Broyer, archiviste d'octobre 1984 à septembre 1987, Très-Vénérable Badherne 1986-1987, en a procuré une traduction indépassable :
La Khâgne, en hommage à la Khâgne Lyonnaise qui fut fondée dans l'espoir <qu'elle aurait> longue vie et grand renom l'an 1928 après le Christ, a consacré <cette inscription> sous les auspices de Vara en 1979, le 14ième jour avant les Kalendes de mars (le 16 février), sous le provisorat d'André Maréchal.
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PRINCE THÂLA :
Deuxième membre de la Trilogie. Gardien des mœurs et de la spiritualité. Depuis quelques temps, est souvent une Princesse.
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PROVISO(I)REMENT CORRECT : adj. à la mode.
Notre temps, L. Iospine I. Chiraco consulibus, n'est plus celui où l'on use d'un langage châtié comme Vaugelas eût désiré que les gens de bien fissent ; bien au contraire, de nouvelles cabales édictent de nouvelles grammaires, brandissant des mots dont on quête l'origine sans succès. Aussi êtes-vous priés, sous peine de rendre tout triste de royales personnes, de lire ceci, voire de l'appliquer :
Ne dites plus... Mais disez :
Biz...Hypokhâgneux (c'est moins méprisant pour des citoyens qui ont leur bac),
Clocha...S.D.F. (ou comment un domicile, à force de ne pas être fixe, finit par ne plus être perceptible à l'œil nu),
BisouPrécopulation,
NainPersonne verticalement désavantagée,
AveugleMal-Voyant,
VoyantMal-Aveugle,
ImmobilismeLambiner,
etc, etc.

On rappellera toutefois cette vieille histoire : dans un monastère chinois, la règle imposait qu'on bût, pour tout souper, un bol d'eau chaude avant d'aller dormir. Au début de ce siècle, la règle demeurait mais un voyageur qui passait par là demanda à avoir non pas un régime de faveur, mais le même repas que les bonzes. Quelle ne fut pas surprise quand il s'aperçut que l'eau était en fait une soupe des plus consistantes ! Ainsi la persistance des noms s'était accompagnée d'une évolution substantielle du plat. On peut se demander, en prenant ce conte à rebours, si l'exigence actuelle de pseudo-évolution des noms ne permettra pas de cacher la persistance sclérosée des faits — et si un tel régalisme, imposant le caché sous l'appellation, ne conduira pour le coup à des pratiques encore plus hypocrites que notre bol d'eau, mais qui ne profiteront à personne. N'allez point croire non plus que le mot "citoyen" soit parfois un substantif ; en langue P.C., c'est un adjectif qualificatif que l'on emploie donc à la place du mot "civique". Disez donc, pour parlé very good la france : Voter est une action citoyenne ; les bons civiques votent pour le P.C. ; les maladifs mentalement ont besoin d'une intervention médecine, et quand la Badhernale enlève ses vestimentaires, les féminines exultent (La suite est censurée, P.C. ou pas). À propos de Badherne, même si vous n'avez eu la chance de constater la Très-Virile énergie badhernale, vous vous êtres aperçu que l'Inkhârnation de Vara sur terre, notre Chef bien-Aimé et Tout-Puissant est de catégorie mâle. Or il répond (parfois) au doux nom de Badherne, varaesquement féminin du fait de son union consubstantielle à la Déesse. Se peut-il que la langue françoise connoisse des noms d'un aultre genre qu'icelui désigné ? Non ! Pro exemplo, quand cestui nom désigne non pas la personne mais icelle personne qu'elle incarne ? Pas possible ! Mais alors, pour désigner une femme en tant que ministre, de sinistres individus pourraient user du " Madame la Ministre " ? Oserait-on dire " une autrice " ? Où va-t-on, si la possibilité même d'évoquer un instant l'hypothèse que par hasard - et bien involontairement - un somnambule aphone - puisse proférer " La Badherne est une espèce de Guide, une Sentinelle guettant la taupinesque invasion " se réalise ? je n'en sais rien, mais je me tais - enfin, car je finirai par avoir des problèmes avec la Garde des Sots.
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PSCHÛTTAGE (orth. variable) :
Manifestation d'approbation ou de louange envers quelqu'un ou quelque chose.
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PSCHUTTER et PSCHÛTTER : v. tr.
De la première classe, ce verbe se conjugue ainsi :

IndicatifSubjonctif
Présent
Je pschutte
Tu pschuttes
Il pschutte
Nous pschuttons
Vous pschuttez
Ils pschuttent
Passé composé
J'ai pschutté
Tu as pschutté
Il a pschutté
Nous avons pschutté
Vous avez pschutté
Ils ont pschutté
Présent
Que je pschutte
Que tu pschuttes
Qu'il pschutte
Que nous pschuttions
Que vous pschuttiez
Qu'ils pschuttent
Passé
Que j'aie pschutté
Que tu aies pschutté
Qu'il ait pschutté
Que nous ayons pschutté
Que vous ayez pschutté
Qu'ils aient pschutté
Futur simple
Je pschutterai
Tu pschutteras
Il pschuttera
Nous pschutterons
Vous pschutterez
Ils pschutteront
Imparfait
Que je pschutasse
Que tu pschutasses
Qu'il pschutât
Que nous pschuttassions
Que vous pschuttassiez
Qu'ils pschutassent
Imparfait
Je pschuttais
Tu pschuttais
Il pschuttait
Nous pschuttions
Vous pschuttiez
Ils pschuttaient
Plus-que-parfait
J'avais pschutté
Tu avais pschutté
Il avait pschutté
Nous avions pschutté
Vous aviez pschutté
Ils avaient pschutté
Impératifs
Pschuttez
Ayez pschutté
Participes
Pschuttant
Ayant pschutté
Pschutté
Passé simple
Je pschuttai
Tu pschuttas
Il pschutta
Nous pschuttâmes
Vous pschuttâtes
Ils pschuttèrent
Passé antérieur
J'eus pschutté
Tu eus pschutté
Il eut pschutté
Nous eûmes pschutté
Vous eûtes pschutté
Ils eurent pschutté

Toutes les autres formes sont inexistantes : pour l'indicatif, le futur antérieur ; pour le subjonctif, le plus-que-parfait ; les personnes collectives et deuxième singulière de l'impératif ; le conditionnel. Logique oblige. L'étymologie de ce verbe auguste nous renvoie au chapitre III de la Genèse : Adam et Ève se sont fait licencier, et, premier Khâgneux de l'Histoire, sont obligés de travailler — c'est la chute, ou la pschûtte, avec l'accent chuintant qu'ont en commun le serpent, Ernesto 'Pchûtt' Guevara et tout auvergnat qui se respecte ; mais hélas, dans la confusion spicéale de la tour de Babel (premiers grands travaux de l'histoire de Bouygues), la Sainte Prononciation se pervertit en "pschutter" et ne subsista plus que dans les recoins reculés des vallées d'Argolide, et dans les disocurs de Mestre Évieux. Ces deux verbes, "pschûtter" et "pschutter" sont donc axiologiquement antinomiques. Pour honorer la personne terrestre d'une Puissance, ou la spirituelle saillie d'un Mestre, on se doit de pschutter. Mais si les pieux devoirs ne vont plus vers un mortel mais vers l'incarnation de l'hypostase transcendante de Vara, qui est la Badherne, ou la Très-Vénérable réincarnation de Saint Félix Gaffiot qui Eviosus Magister est, alors, pschûttez en cette circonstance, de toute votre force, avec l'accent bacchique du thyrse enthousiaste, pschûttez, et si vous venez à pschutter en cette circonstance, ce sont trois cent lustres de Goulag que vous récolterez théologiquement,pour avoir lâchement confondu la finitude avachie d'un ego matériel avec l'éternelle clarté de la transsubstantiation hyperphysique d'une idée divine dans l'urne corporelle d'un serviteur de la Très-Haute Vara.
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PUISSANCE :

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PUISSANCE STRÂSSE :
Le plus grand économiste de la Khâgne, intendant et gestionnaire du Fiscus Varæ (ou Phynances); à ne pas confondre avec la Strâsse!
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ROUGE :

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SOCIAL-FASCISME : n.m.
Voir Social-traîtrise.
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SOCIAL-REVOLUTIONNAIRE : adj.
Voir liste des pensionnaires du Goulag.
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SOCIAL-TRAITRISE : n.f.
Voir Social-fascisme.
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STRÂSSE :
Administration. Pereat.
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TAUPE :
Math sup et math spé.
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TAUPIN :
Élève de taupe.
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TRANSFÂKH :
Khâgneux ayant rejoint l'Université après une année d'Hypokhâgne.
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TROTZKY, Léon ( ? - ?) :
Tout ce qu'on sait de ce personnage de roman, c'est qu'il s'est suicidé lui-même dans sa baignoire en se lançant un pic à glace dans le dos. Selon certains (mais cela est contesté), il aurait dérapé sur sa savonnette et serait venu s'empaler sur le pic à glace qui gisait sur le sol de sa salle de bains (cet homme était sans ordre) ; de toute façon, il était fou ; pour s'en rendre compte, il suffit de lire ce qu'il écrivait (mais c'est rigoureusement interdit, et d'ailleurs il n'a rien écrit, il était analphabète, c'était un sbire du grand capital). Pour plus de renseignements, voir son faire-part de décès dans le Figaro.
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VARA :
Déesse tutélaire de la Khâgne et des Khâgneux ; une de ses manifestations historiques fut la chouette d'Athéna.
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VETO :
1. Prépa vétérinaire. 2. Élève de cette classe.
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Khagna Lugdunensis et Tribus Veterum Lycée du Parc 1, boulevard A. France 69458 Lyon cedex 6 KhagnanospamLugdunensis@free.fr ou TribusnospamVeterum@free.fr